Les pauses sont les moments les plus importants d’une séance et pour l’apprentissage. Mais les humains ont souvent tendance à les oublier ou à les raccourcir car ils sont trop pressés.
Nous voulons faire des choses avec notre cheval, nous voulons faire faire des choses à notre cheval. C’est pourtant dans les moments où nous ne faisons rien, dans ces moments de pause, que nous lui permettons de progresser le plus.
Les vraies pauses (marcher au pas n’est pas une vraie pause), régulières et souvent longues sont indispensables dans le processus d’apprentissage. C’est par la relâche, par la cession immédiate de la demande dès que le cheval fait un effort dans la direction souhaitée, qu’il comprend ce que nous attendons de lui. C’est aussi dans ces moments où nous ne faisons rien qu’il trouve un grand confort à être à nos côtés et à entrer en partenariat avec nous.
Dépêche-toi !
L’humain est pressé. « Dépêche-toi » doit être l’une des expressions les plus utilisées par les parents, mais pas que… L’humain a des objectifs. Alors quand il n’a que 20 minutes ou une heure pour « travailler » son cheval, il veut souvent enchaîner le plus d’exercices possible, pour rentabiliser ce temps et avancer vers son objectif à lui. Le cheval, lui, ne partage pas ce rapport au temps, ni les objectifs des humains.
Je me souviens, il y a quelques années, avoir été filmée alors que je travaillais mon cheval en liberté. En regardant la vidéo, j’avais l’impression qu’elle était en accéléré, même mes caresses, pourtant douces, étaient rapides. J’ai vérifié mais non, elle était à la vitesse « normale ». J’ai eu un choc. Le même que pendant un stage à la radio pendant mes études où après avoir eu l’impression de parler très très lentement pendant un enregistrement, j’écoute avec étonnement que je débite encore mon texte trop vite. Ralentir est difficile pour moi mais indispensable.
Prendre son temps pour gagner du temps
Offrir des pauses à son cheval, plusieurs fois pendant une séance et même accepter de terminer la séance au bout de quelques minutes si l’effort était vraiment beau, ce n’est pas perdre son temps, au contraire, c’est en gagner beaucoup. Car la progression n’en sera que plus rapide.
Et ce sont de beaux moments à partager avec lui, à le regarder, à le caresser éventuellement, à être attentif à l’environnement : les oiseaux qui chantent, l’odeur d’une fleur, le papillon qui passe… C’est savourer ces moments suspendus.
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